Pour une fin de la tristesse

Gauche interventioniste Berlin - un engagement, une invitation
Solidarity!

Zouououh! Et voilà! Les groupes Avanti (Projet gauche anti-dogmatique), FelS (pour un courant de gauche), et une partie de l'ancienne ALB (gauche antifasciste Berlin), forment maintenant ensemble un groupe local de la Gauche interventionniste (Interventionistische Linke Berlin, IL). Nous avons choisi de fonder ensemble un courant au sein de la gauche (radicale) berlinoise — engageant des personnes en une communauté dont la politique au plan global s'ancre au local. Et nous invitons chacun.e à se joindre à cette tentative. Nous militerons donc à l'avenir en tant que Interventionistische Linke Berlin. Nous mettons par là en pratique le projet politique formulé depuis longtemps dans l'article "IL sur le départ" au niveau trans-régional: une forme d'organisation politique qui permette aux gens de s'engager et de dépasser le local, et qui en même temps tire les leçons de l'apathie bureaucratique et dogmatique des tentatives précédentes.

Pourquoi se donner autant de mal ?


Les petits groupes peuvent réagir plus vite, représenter des opinions précises et peut être écrire des textes pleins d'humour. En général c'est aussi plus confortable d'aller aux manifs en petit comité. Dans des contextes plus nombreux, la recherche de consensus devient plus compliquée, la vitesse de réaction est souvent plus lente et l'humour est rarement l'objet d'un large consensus.

Cependant, nous mettons le projet l'IL Berlin en marche parce que nous souhaitons que la politique de gauche radicale acquière une plus grande capacité d'action. Car la connaissance peut être collectivisée, réfléchie, critiquée et transmise. La pratique politique bénéficie du fait que les débats soient menés de façon controversée au sein du groupe à travers différentes perspectives. Les tâches peuvent être réparties en terme de charge de travail, de sorte que tous ne soient pas obligé-e-s de tout faire, mais que tout soit distribué de manière responsable. Cela vaut également pour la reproduction politique interne du groupe où il nous faut créer la confiance et la responsabilisation et lutter contre l'isolement néolibéral - afin d'avoir les ressources nécessaires pour salir nos mains dans la bagarre sociale. C'est pour cela qu'il nous travaillons à un cadre organisationnel dans lequel nos groupes de travail (actuellement au nombre de 10 ) peuvent être actifs indépendamment et dans lequel nous nous coordonnerons tout en gardant le temps pour d'autres discussions collectives.

Les transformations que nous voulons effectuer concernent plus de gens que celles et ceux qui font déjà partie de notre "biotope". Pour effectivement être en capacité d'agir, nous devons apprendre à mener nos discussions de telle façon que tout.e.s celles et ceux qui croient en la transformation du quartier, de la ville, du monde puissent y participer. Précisément parce que nous venons de la gauche radicale et voulons attaquer les rapports sociaux à la racine, nous devons sortir du milieu de la scène gauche qui est trop souvent marqué par une condescendance cynique, les démarcations identitaires et les poses radicales et s'enferme dans sa propre marginalité. Nous ne critiquons donc pas seulement les autres, mais réfléchissons principalement notre propre faiblesse et nous posons le défi de s'orienter dans notre pratique future.

Pour nous, il ne suffit pas rendre le Black Block un peu plus coloré. Nous voulons contribuer à la construction d'une gauche sociale radicale qui aide à amener de réels changements sociaux et qui dans le même temps soit à nouveau capable de mettre concrètement en question la société post-capitaliste. Nous voulons montrer dans la rue, par les manifestations, les blocages, grèves et autres actions, que les conditions qui prévalent peuvent être mises en mouvement. Nous ne nous réjouissons pas de notre propre impuissance, mais au contraire d'atteindre de petites et de plus grandes victoires. Mais nous voulons aussi apprendre les un.e.s des autres: travailler ensemble dans une organisation, avec des camarades plus jeunes et plus âgé.e.s, avec des Réfugié.e.s et des berlinois.e.s d'en tant, partager des expériences, rencontrer et surmonter les défis ensemble.

Comment pouvons-nous améliorer notre réactivité et rendre notre mode de décision démocratique et participatif ? Tout cela reste en permanente discussion. Il est donc important de développer des structures qui s'adressent bien au-delà de la jeunesse, et s'offrent en même temps aux personnes ayant beaucoup de temps libre. Nous voulons créer un modèle d'organisation dans lequel on puisse s'engager avec emploi et / ou enfants et / ou d'autres engagements. Ceci est un défi, parce que jusqu'à présent nous sommes plutôt un groupe d'activistes requérant pas mal de temps.

Intégrer tous nos contacts, expériences et stratégies dans notre action politique et en même temps faire attention à nous-mêmes ne réussit pas toujours. Mais nous pensons que cela nous enseigne plus - avec toute l'attention nécessaire à l'erreur - que le simple commentaire cynique d'erreurs faites dans les mouvements. Pour nous, il s'agit "d'aller entre". Consciemment, nous allons dans la bagarre en pratique, avec engagement et confiance en soi.

N'avez-vous toujours pas compris qu'aucun changement émancipateur ne peut avoir lieu en Allemagne?


Nous vivons dans une période de crise et d'instabilité: le réchauffement climatique, la violence patriarcale, les guerres, la pauvreté et la migration forcée sont de plus en plus visibles. La crise bancaire s'est depuis longtemps développée en une crise de la dette, les conséquences sont dramatiques pour de nombreuses personnes: le frein à l'endettement et les programmes d'austérité rigides prennent soin de déstabiliser beaucoup de gens profondément. La formation des nouveaux blocs mondiaux mène à de nouvelles guerres à leurs frontières - tel que c' est actuellement le cas en Ukraine. Il est devenu la norme que l'Allemagne assure ses intérêts économiques par les armes.

Dans le même temps, il devient clair que la rébellion et de la révolution ne sont pas condamnées à la poussière des musées d'histoire. La vague d'occupations de places, de Wall Street à la Puerta del Sol en passant par Taksim, les révolutions dans le monde arabe, mais aussi la victoire électorale de SYRIZA montrent clairement que la rébellion et la révolution font bien toujours partie de l'histoire.

Les conditions sociales en Allemagne peuvent d'autre part sembler pétrifiées, mais le capitalisme n'est pas aussi stables qu'il veut nous le rappeler encore et encore. Les grèves de ces derniers temps, en particulier dans le transport, la logistique et le secteur des "services" indiquent les lignes futures du conflit qui attaquent le coeur du projet néolibéral. Afin de créer un contre-pouvoir de gauche de manière efficace dans les phases de développement social et ses bouleversements, nous avons besoin des organisations de gauche radicale. Elles sont, au mieux, comme une archive de la connaissance politique et assurent le relais entre les différents mouvements sociaux et autres initiatives de base.

Lutter ensemble dans la vie quotidienne et creuser les contradictions sociales par des grandes campagnes nationales n'est pour nous pas une pure alternative, "ou bien - ou bien" . Nous essayons justement de réunir les deux approches, bien qu'elles suivent souvent des rythmes différents. Notre place est au côté des alliances de lutte locales ainsi que dans les réseaux de gauche transnationaux. Nous ne suivons aucune recette politique mais déterminons nos stratégies politiques en fonction des nécessités de chaque combat et essayons donc à chaque fois de nouvelles voies.

Nous recueillons des signatures en vue de référendums et participons au mouvement de grève à la Charité, menons un travail antifasciste dans les quartiers et coopérons avec des organisations de migrant.e.s de la crise ; nous protestons contre la rupture de l'alimentation électrique et soutenons les Réfugié.e.s dans leur lutte pour une vie décente à Berlin. Mais nous pensons aussi qu'il faut avoir des points de cristallisation des luttes sociales dans les rues et les places, qui rayonnent au-delà des frontières de la ville. Car c'est seulement lorsque les luttes convergent en différents endroits que nous pouvons apporter un réel changement social. Un outil important ici est donc les différentes formes de désobéissance civile.

Mais allez à Kreuzberg, si vous voulez jouer à la Révolution!


La tâche consiste maintenant à faire tout cela à Berlin. Une ville dans laquelle l'écart entre riches et pauvres continue de se creuser, le logement abordable est en pénurie, les processus de délogement et d'exclusion sont au programme. Une ville qui tend cependant également, avec son milieu gauche et sa modernité métropolitaine à faire percevoir le "biotope" de la scène de gauche comme une réalité sociale générale. Une ville qui est non seulement le siège du gouvernement, du parlement et de tous les principaux groupes d'intérêt et qui est aussi la capitale, le centre de la politique d'austérité de l'UE, et dans le même temps un point référence pour bien des gens de la périphérie européenne et pour des Réfugié.e.s du monde entier. Ici se reflètent les contradictions sociales comme dans un miroir grossissant : la richesse et la pauvreté, le racisme et la culture d'accueil, le libéralisme et le ressentiment de droite populiste, la déception qui mène à se détourner de la «politique» et l'engagement à la «prenons nous-mêmes les choses en main", que ce soit dans les initiatives de droit au logement, les pétitions ou les grèves contre la folie néolibérale.

Le capitalisme a fait de la ville sa proie, et c'est pour cela que la lutte contre la privatisation et la hausse des prix sont un élément important des luttes sociales. Notre objectif est donc d'ouvrir un pôle de gauche radicale dans ce débat. Il ne s'agit pas de chanter la complainte des "bons vieux temps", ni de rester immobiles, mais de faire revenir le droit au transport gratuit, à l'alimentation, à la piscine au rang d'exigences à l'ordre du jour. Nous voulons non seulement continuer tout ça - et en faire bien plus. Le tout en étant mieux coordonnés que dans le passé - ce qui nous amène l'accusation de la part de certain.e.s :

Vous n'êtes que des sociaux-démocrates améliorés et jouez carrément les managers de mouvement!


A l'encontre de toutes les mauvaises langues, nous ne pensons pas nous présenter aux élections. Et pourquoi devrions-nous embarquer sur un navire en perdition comme celui des sociaux-démocrates? Dans notre papier de transition "Zwischenstandspapier", nous écrivons "Nous voulons une gauche radicale orientée vers la rupture révolutionnaire avec le capitalisme national et mondial, avec la puissance de l'Etat bourgeois et avec toutes les formes d'oppression, de privation et de discrimination. En bref, nous voulons une nouvelle gauche sociale radicale, qui se bat contre l'hégémonie politique et s'organise en contre-pouvoir ". Le concept d'un parti ou d'une organisation unique dans laquelle se rassemblent tout.e.s les révolutionnaires n'a pour nous pas d'avenir. Nous voulons créer une alliance de différents mouvements, organisations et courants. Pour vraiment mettre la question du pouvoir à l'ordre du jour, il nous faut une coopération à long terme de différents acteurs, un projet stratégique commun, un peu de vent arrière de l'histoire et quelques heureuses coïncidences. Nous restons indépendants, mais ne voulons pas que l'indépendance soit confondue avec l'isolement politique.

Afin de jouer notre rôle dans la lutte pour l'hégémonie sociale d'un bloc de gauche, nous nous concentrons sur ces grandes alliances qui créent des expériences sociales et des réussites politiques, sans politique de dominance et avec honnêteté envers nos partenaire politiques. Nous essayons d'amener des actions, des manifestations et des blocages à la réussite. Parfois, nous pouvons être trop consensuel sur un appel, parfois aussi trop têtus. Nous faisons certainement des erreurs dans notre travail médiatique et prenons parfois trop peu de temps pour l'explication de nos actions, parce que nous espérons qu'elles parlent d'eux-mêmes, c'est certain. Cependant : nous détestons profondément les conditions qui prévalent et voulons mener une lutte passionnée et à long terme pour les et formuler ainsi vers une nouvelle hypothèse communiste. Enfin, "la stupidité des communistes n'est pas un argument contre le communisme" (Ronald M. Schernikau).

Gauche interventionniste Berlin / Interventionistische Linke Berlin, August 2015

Différents groupes de travail de l'IL Berlin
Evénement d'ouverture

Groupes de travail de l'IL Berlin:

  • antifascisme
  • santé
  • InterSol / antiracisme
  • Climat
  • crise
  • NSU Complexe
  • Droit à la Ville
  • Rojava
  • Queer féminisme
  • Projet de journal
  • Arranca!

Contact:

berlin@interventionistische-linke.org

Chaque dernier mardi du mois, vous avez la possibilité de faire connaissance avec l'IL Berlin à la soirée pub ouverte dans le B-Lage à savoir: un point de rencontre agréable pour les intéressé.e.s : 20 heures, B-Lage; Mareschstr. 1, Berlin-Neukölln.

Trop long? Trop prise de tête? Tout déjà lu? Voici le résumé polémique de notre offre:

"Ça ne va pas du tout. le travail: tous les chemins du communisme mènent à Pyongyang".
Ça fait rien. Si t' es fauché.e et peux plus payer le loyer, nous pouvons peut-être reparler de ça avec la critique du capitalisme.

"Oh, qui n'est pas socialiste à 20 ans n'a pas de cœur, qui l'est encore à 40 ans, n'a pas de raison."
Non non Non! Citer Churchill, ça ne va pas du tout. Ne soyez pas si ennuyeux et ne faites pas l'éloge de votre adaptation aux conditions. Tout simplement essayer de nouveau de réconcilier coeur et raison en regardant les informations à la télé, et ne plus refouler la colère contre la guerre et de la mort.

"Eh bien. Je fais mieux dans mon groupe et je peux bien vous critiquer de temps en temps."
Volontiers. Nous espérons à l'avenir des débats productifs conjoints, des actions et de la critique loyale. Si vous faites quelque chose dans un thème similaire, on vous invite à une réunion.

"Super! Comment puis-je participer?"
Avec plaisir!

La Gauche interventionniste est une coalition de groupes existants et d'individus issus de plus de 20 villes récemment refondée au local sous ce nom, en chemin vers une organisation au niveau national. L'IL est active entre autres dans des luttes anti-racistes et sociales, des batailles féministes, écologistes et anti militaristes. Nous voulons une gauche radicale qui combatte non seulement contre les contraintes et les cruautés, mais aussi contre le capitalisme dans son ensemble. Toujours à la recherche de nouvelles alliances, approfondissant les ruptures et saisissant les opportunités, faisant plutôt des erreurs et apprenant d'elles, plutôt que de se perdre dans la pure critique cynique. Vous trouverez plus d'infos à ce sujet dans l'article intérimaire "Zwischenstandspapier" sur "interventionistische-linke.org.